Les biotechnologies au menu des échanges entre l’IRSAT, OFAB et l’ANB

Le Forum Ouvert sur la Biotechnologie Agricole (OFAB) est une plateforme d’échange et de discussion dont l’objectifs est de créer des cadres d’échanges pour démystifier les biotechnologies modernes objets de controverses. Les communicateurs ont été sollicités par l’Institut de Recherches en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT) pour l’animation d’un atelier d’information sur le thème ‘’Biotechnologies environnementales et agricoles : enjeux, opportunités et perspectives’’.

Autour de cette thématique étaient réunis ce jour 08 avril 2022 plusieurs dizaines du personnel Chercheur de l’Institut, d’étudiants en technologies alimentaires et de communicateurs sur les questions de biotechnologie modernes et biosécurité. L’ouverture officielle de la session a été présidée par le Directeur de l’IRSAT, Dr Emmanuel NANEMA. Il a félicité l’initiative et souhaitée que ce genre de cadre puisse être maintenu pour apporter la connaisse et la bonne information là où elles sont nécessaires.

Les biotechnologies modernes, une alternative pour la sécurité alimentaire

‘’ les biotechnologies modernes sont des outils qui permettent aux Chercheurs de mettre au point des variétés répondant aux besoins des producteurs et aussi des consommateurs’’ dixit Dr Edgar TRAORE, Coordonnateur pays de OFAB lors de sa communication.  Entre la volonté d’innover, les outils disponibles et les spécificités de chaque situation, plusieurs barrières peuvent freiner le développement de nouvelles variétés, surtout avec le système de sélection classique.  Pour lui, l’objectif de la création variétale est de réunir dans une même variété, un maximum de gènes favorables et surtout souhaités. Ces caractères favorables peuvent être entre autre, le rendement au champ, le cycle de production, la résistance / tolérance aux contraintes diverses, la qualité organoleptique, la qualité nutritionnelle…Face aux limites de la sélection classique, les biotechnologies modernes se présentent comme une alternative pour permettre aux Chercheurs de réaliser un travail de précision dans de meilleurs délais. A travers ces outils sont mis au point les organismes génétiquement modifiés. Il a toutefois rappelé que même si les organismes génétiquement modifié sont des produits de la biotechnologie moderne, tous les produits de la biotechnologie moderne ne sont pas des OGM. Ces OGM font partie des produits les plus combattus à travers le monde. Cependant, malgré les campagnes de désinformation contre ces technologies, elles sont largement adoptées et consommées par de nombreux pays. Si certains les ont adoptées, pour d’autres le processus demeure long, lent ou quasi inexistant.

De l’avis du Scientifique, ‘le génie génétique existait déjà dans la nature et l’homme n’a fait que copier la nature ‘’.

Les étudiants ont à travers leur porte parole exprimé leur satisfaction vis à vis des organisateurs de l’atelier

De la régulation des organismes génétiquement modifiés au Burkina

Sur la question, les participants à l’atelier ont suivi avec attention la communication du Dr Oumar TRAORE, Directeur du laboratoire national de biosécurité. A l’entame de la rencontre, le Directeur Général de l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB), Professeur Nicolas BARRO, les encourageait à bien s’informer et profiter de l’opportunité pour poser toutes les questions relatives à l’adoption et la vulgarisation des produits de la biotechnologie moderne au Burkina Faso. Selon le Dr TRAORE, au moment où dans nos pays on continue de s’attarder sur les organismes génétiquement modifiés, ces technologies sont dépassées sous d’autres cieux et les débats ont évolué vers les technologies plus modernes : l’édition du génome, le guidage génétique, la biologie synthétique, etc. L’agence se positionne dans ce cadre comme un gendarme dont l’objectif est de s’assurer que l’utilisation des OGM se fera sans danger. Il définit la biosécurité comme un ensemble de mesures (cadres politiques, réglementation et gestion) pour contrôler les risques potentiels associés à l’utilisation des biotechnologies modernes. C’est ainsi qu’est intervenu la présentation du cadre institutionnel de l’Autorité nationale compétente pour toutes les questions de Biosécurité. Le communicateur a dans ce sens brossé les risques potentiels liés à l’utilisation des OGM sur l’environnement, la santé humaine et animale. Entre autres risques potentiels, il a mentionné l’envahissement par les OGM, le transfert de gènes modifié vers d’autres espèces, la perte du patrimoine génétique local, la perte de la biodiversité…En plus de ces risques, il y a les considérations sociaux économiques et les considérations religieuses qui s’érigent parfois contre l’adoption de ces innovations. Sur la question des risques liés à la culture du coton Bt entre 2008 et 2014 au Burkina Faso, il a rassuré qu’aucun de ces risques n’a été avéré.

L’introduction et l’adoption des organismes génétiquement modifiés au Burkina Faso est règlementée par la loi n° 064-2012/AN du 20 décembre 2012 portant régime de sécurité en matière de biotechnologie. L’atteinte aux dispositions de cette loi peut engendrer la condamnation des personnes fautives au paiement d’amende ou à des peines de prison.

Elibay